ALTIVAL , VRAI BOULEVARD, VRAIES FRICHES DETRUITES ET BUS FANTOME

A Dejaenat, nous sommes habitués aux fantômes : nous avons eu un architecte fantôme qui signait les faux permis de construire du Grand Chêne de Saint Maur.
Altival, c’est le nom donné à un faux bus, qui est en fait un boulevard urbain, donc un bus fantôme…

Dans le dossier Altival, les transports en commun sont « l’habillage »  de ce nouveau boulevard pour faire passer la pilule du futur bétonnage du quartier :

– Nous militons pour la nécessité de désenclaver les quartiers de Champigny en améliorant les transports : or aucun des quartiers fortement peuplés que sont Coeuilly, et 3 QPV, les Mordacs, Le Plateau, Le Bois l’Abbé ne sera directement « desservi » par ces voies. Les premières stations étant pour certains des résidents à 400 à 600 mètres pour les plus proches jusqu’à 1,4 km pour le quartier du Bois l’Abbé. Aucun tracé alternatif n’a été étudié, mais seulement celui à travers les friches de l’ex VDO, que nous voulons sauver.

– Alors que le CD94 estime à 15 lignes de bus qui vont emprunter ces voies, ce nombre est totalement farfelu et surestimé, citant même une ligne 307 qui avait été supprimée avant l’enquête publique. En fait, à l’étude des extraits de projections et schémas – dont nous avons réclamé les documents à IDF Mobilités, sans succès – il n’existe pas de ligne de bus qui va emprunter le tracé des voies Altival sur la totalité. La ligne 106 l’empruntera sur 360 mètres par exemple, et encore, si elle est détournée de son tracé existant, ce que IDFM refuse de nous confirmer.Aucun bus n’est prévu pour aller de Chennevières à Noisy le Grand Mont d’Est. Cette ligne n’existe pas, ni en totalité, ni partiellement.

– les voies Altival et le projet TVM-Est étaient intimement liés. Le rapport de la commission d’enquête retrace  à plusieurs reprises l’importance de la coordination du projet de TVM Est et du projet Altival qui n’ont pas été conçus séparément. 
Sans le TVM Est, supprimé en juillet 2024, les voies de bus Altival n’iront pas jusqu’à Noisy le Grand Mont D’Est puisque les voies Altival devaient le rejoindre à l’entrée de Noisy, près de l’hôpital de Marne La Vallée. La poursuite des voies Altival au delà de l’hopital n’est pas chiffré, il n’y a plus de DUP, et ce n’est pas financé. L’objet d’Altival qui était de relier Chennevières à Noisy le Grand Mont d’Est n’existe plus, les voies Altival perdant 6 stations sur 15. Extrait du rapport d’enquête publique page 67

– Le voies Altival ne desserviront pas Chennevières… : Elles s’arrêteront au panneau de la Ville, sur la RD4, au Mc Donalds près de la tour hertzienne. L’espoir des habitants de Chennevières de pouvoir aller au métro en bus est fortement contrarié… Aucun projet n’est à l’étude ni par IDF Mobilités, ni Epamarne, ni la RATP, ni le CD94 pour que les voies Altival aillent au delà de l’entrée de Chennevières sur la RD4. Page 81 :

Si un projet a existé, c’était de prolonger les voies sur la RD4 vers Ormesson puis Sucy, Bonneuil. Cette partie n’est pas financée, ni étudiée, ni comprise dans le périmètre de la DUP d’Altival (page 83)

– Plus de voitures et plus de pollution : Pour le CD94,  Altival est un boulevard qui va drainer le trafic et va permettre de « soulager » les autres voies, notamment dans Villiers. Autrement dit, on sacrifie les habitants de Champigny et leur qualité de l’air pour sauver les Villierains, au lieu de tout faire pour réduire la circulation automobile. On sait d’ailleurs que cette théorie est fausse : plus on crée de routes, plus il y a de trafic.
Point qu’on trouve dans le Rapport pour la DUP, page 88, où le CD94 on reconnait que le boulevard va créer du trafic automobile mais la technologie nous sauvera :

« S’agissant de l’air et de la santé :
Le projet Altival va provoquer une réorganisation des flux de véhicules dans la zone d’étude, et connaîtra une augmentation naturelle du trafic routier sur le secteur.
Toutefois, l’amélioration des motorisations, la mise en application de nouvelles normes telles qu’Euro 6 et le renouvellement du parc roulant devraient compenser l’augmentation du trafic par rapport à l’état actuel »

– le budget est pharaonique : 211 millions pour 4 km ! Alors qu’elle n’en a pas la compétence, la région Ile de France participe aux travaux de construction d’un boulevard et pas seulement aux études.

Tout ce qui précède figure en toutes lettres dans le dossier de DUP.
https : // www . val-de-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/17284/118969/file/ALTIVAL+-+Rapport+d%C3%A9finitif+au+17+d%C3%A9cembre+PDF.pdf

Le combat Judiciaire

Après un premier recours contre la DUP en 2020, pour lequel nous avons été déboutés en 2023 (appel en cours), nous attaquons l’autorisation d’abattage des arbres à Villiers Sur Marne, objet du référé.
Notre avocat a repris plusieurs arguments ci-dessus, tel que l’abandon du TVM Est, et le fait que les abattages n’étaient pas prévus dans l’enquête publique. En 2016, les habitants ont donné leur avis, souvent contre Altival, sans avoir connaissance de ces coupes…
Notre avocat se réfère surtout sur le rapport de la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale, qui soulignait plusieurs points de faiblesse du projet.
https : // www .mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/190315_mrae_avis_delibere_sur_le_projet_altival_entre_noisy-le-grand_93_et_chennevieres_94_.pdf
Nous attaquerons aussi la prorogation de la DUP du 10 mars 2025.

Ce que nous dénonçons : sous couvert de TCSP, les terrains de l’emprise de l’ex VDO, envahies depuis 40 ans par la végétation, vont être copieusement bétonnées, et imperméabilisées.
Ce sont 20 hectares qui vont partir en zones d’activités, un boulevard (30 mètres de large), des logements pas sociaux et autres « aménagements » avec pour prétexte des voies de bus qui ne vont pas desservir les habitants de Champigny.

Le projet Altival est un ancien projet ou un projet ancien, de nouvelle route notamment. A l’heure où Paris re-végétalise, notre Banlieue imperméabilise et bétonne ? Les quartiers du haut de Champigny souffrent déjà de la canicule, on l’a vu pendant les confinements, où les habitants de ces QPV vivaient en bas des immeubles. 

Nous demandons de rencontrer le Conseil Départemental qui ne répond à aucun courrier, pour proposer des vrais aménagements pour les transports en commun, sans détruire les friches, en créant des voies dédiées aux bus aux abords des intersections, sur des voies existantes ou en les élargissant par endroit. Nous demandons de créer une vraie navette bus pour aller de Coeuilly et Bois L’Abbé à la gare de VBC, ce qui n’existe pas encore, alors que la ligne 15 devait entrer en service fin 2025, repoussée à mi 2026 au mieux, voire 2030 pour l’interconnexion avec la ligne E.

Nous demandons de faire des friches de l’ex VDO un « CENTRAL PARC » de Champigny, un trait d’union entre le centre et les quartiers hauts de Champigny, avec des créations d’activités autour des métiers du réemploi, en renforçant la ressourcerie Emmaus par un Chantier d’Insertion par exemple, et/ou une auberge de jeunesse.
Nous proposons de créer un lieu de recherche universitaire, comme un parc botanique qui serait un laboratoire sur les végétaux dans les Villes à l’heure du réchauffement climatique et la place de la nature pour lutter contre les ilots de chaleur.
Ce serait un espace éducatif et de la connaissance, autant qu’économique avec des emplois, et un espace touristique : cela rehausserait l’image que les habitants ont de leur quartier, et pas toujours celle des trafics, des rodéos, du béton et de la pollution.

Comme Montreuil a sauvé ses murs à pêches, Champigny doit sauver ses friches. Nous en ferons un sujet pour les futures municipales et soumettons ce projet aux habitants. Des habitants de Chennevières commencent à se mobiliser aussi.

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