Circulation automobile dans Champigny

Des propositions pour épargner nos quartiers de la pollution routière

Pour défendre les espaces naturels, nous pensons qu’il faut aussi agir pour limiter le trafic routier. Notre lutte contre un nouveau boulevard dans l’ex VDO va dans ce sens. Il y a d’autres pistes d’actions.

UN COMPTAGE DE VEHICULES SUR LE QUAI GALIENI FIN 2019

Comme le quartier du Maroc et notamment le Quai Gallieni semble bien servir de voie de contournement pour les gens qui évitent les bouchons de la N4 (RD4) en venant de Joinville ou St Maur, nous avons effectué des comptages en décembre 2019 entre 18h et 19h, sur le Quai Galieni pour avoir des éléments tangibles et ne pas rester sur un « sentiment ».

Pour pouvoir faire des statistiques, nous étions 3 à noter les plaques d’immatriculation des véhicules. Merci à Rémi, Eliot, Gautier, Virginie, Philippe !
Les compteurs et compteuses étaient posté à l’entrée du Quai Galieni, au Pont du Petit Parc, un ou une deuxième à l’angle de la Villa des Bords de Marne, et le ou la troisième en sortie du Quai, rue de la Plage. Nous avons noté à la main seulement les 5 premiers chiffres ou lettres des plaques, car il y a tellement de circulation qu’on n’a pas le temps d’écrire.

Résultats du 23 décembre 2019
De 18h00 à 19h00, nous avons relevé assez précisément les immatriculations de 296 véhicules, essentiellement des voitures, mais aussi des utilitaires, et des 2 roues motorisés. Cela représente une voiture toutes les 12 secondes en moyenne qui sont passées sur le quai à cette heure là.  

Nous avons saisi les données dans un tableur pour les trier. Le fichier brut ressemble à ça :

Image en ligne

Avec une formule qui compare la liste des immatriculations en entrée au Pont du Petit Parc et en sortie Rue de la Plage, on retrouve 177 véhicules qui ne font que passer par le quai, sans s’arrêter, soit 60% du trafic en transit.

=>Très peu de véhicules venant du Pont du Petit Parc sortent par la Villa des Bords de marne au comptage intermédiaire.
=>Très peu de véhicules entrent sur le quai par la Villa des Bords de Marne pour du « transit ».  

Résultats du 24 décembre 2019
Le 24/12 soir de Noël, nous avons recompté juste la circulation, mais sans noter les immatriculations : 280 véhicules sont entrés sur le Quai Gallieni au Pont du Petit Parc, entre 18h30 et 19h30 ! Cela ne fait pas un modèle statistique mais cela donne une indication sur le trafic à cet endroit à cette heure.

Résultats du 30 décembre 2019
Nous avons recompté les véhicules qui sont passés sur le quai Gallieni lundi 30/12/2019 entre 18h20 et 19h20 donc quasiment à la même heure que précédemment, notamment suite à certains retours de copains qui nous ont dit qu’avec les grèves et les vacances, nos chiffres étaient peut-être surestimés et surtout, pour affiner nos statistiques.  
Cette fois, nous avons pu noté les plaques de 295 véhicules sur 60 minutes environ, soit une voiture toutes les 12 secondes en moyenne. C’est très proche de ce que nous avions compté le 23/12 (296) et le 24/12 (280), soit c’est un hasard, soit la tendance !
Cette fois, 162 véhicules n’ont fait que passer d’un bout à l’autre du quai, ce qui représente 55% du trafic qui ne s’arrête pas. Là encore, on approche des chiffres de la première fois et encore, notre technique n’est pas parfaite, car on note toujours à la main avec des risques d’oublis ou d’erreurs de saisie. Il n’existe pas d’appli pour ça.

Mais si on ajoute les véhicules qui n’ont fait que passer sur le quai en entrant par la Villa des Bords de Marne, et ceux qui sont sortis du quai au même endroit, on obtient 177 véhicules qui utilisent le quai comme voie de transit, soit 59,4% du trafic à cet endroit.

C’est beaucoup de bruit et de pollution et cela laisse peu de place aux vélos qui sont sensés pouvoir circuler à double sens : des décisions doivent donc être prises pour limiter la circulation sur le quai et la rendre plus calme pour les piétons, les jogger, et les cyclistes.

Des solutions existent, en voici quelques unes :

1 – Inverser le sens de circulation sur une partie du Quai Galieni

Le but n’est pas de changer le sens de circulation de tout le quai, sinon on inverse le phénomène et on aurait de la circulation le matin ! Après avoir étudié différentes solutions et partagé avec des amis qui connaissent le quartier, la meilleure, la moins coûteuse aussi, serait d’inverser le sens pour y entrer rue de la plage et ressortir villa des bords de marne, dans le sens Champigny => Joinville. Le reste du sens du quai est inchangé depuis le pont du petit parc, Joinville => Champigny. + Ajouter au panneau « sens interdit » « sauf riverains » à l’entrée du quai côté rue de la plage. Et il faut changer le sens d’une douzaine de panneaux « sens interdit ».

Image en ligne

En réfléchissant bien, pour les riverains, cela ne bouleverse pas la vie, car on gagnera du temps là où en perdait avant, et vice versa. En revanche, pour la circulation de transit, cela va probablement dissuader des gens de s’engager sur le quai car leur GPS ou WAZE va recalculer le trajet pour les faire passer ailleurs.
Les seules personnes impactées et qui nous l’ont fait savoir sont les 4 ou 5 maisons sur le quai, juste après la Villa des Bords de Marne (dans le sens Ouest-Est), la Rue des Pêcheurs et la rue du Barrage. Pour ceux-là, si vraiment ils sont mécontents, on pourrait avoir un double sens sur quelques mètres, avec un feu alternatif comme sur les chantiers. Ça existe sous le pont de Chemin de Fer, Route de Champigny à Villiers sur Marne.
Mais certains parmi ces personnes avouent que pour 1 minute 30 de plus, ils peuvent faire un détour, si c’est pour avoir le calme.

2 – Détourner les véhicules vers la Villa des Bords de Marne la rue de Verdun

Par des plots, les véhicules ne pourraient pas continuer sur le quai Galieni en venant du Pont du Petit Parc, mais seraient obligés d’aller vers la rue Alsace Lorraine puis la rue de Verdun. On pourrait toujours entrer sur le quai en venant depuis la Rue Alsace Lorraine. Nous faisons le pari que nombreux et nombreuses sont ceux qui n’emprunteront plus le quai au Pont du Petit Parc.

3 – Fermer la rue sous le pont de Chemin de Fer rue de la Plage vers le Quai Victor Hugo

Méthode assez radicale, mais qui résout le problème de la circulation de transit dans les deux sens, le matin et le soir. Le quartier du Centre/Marché serait accessible par d’autres rues, mais pas depuis le Quartier du Maroc et vice versa.

C’est quoi cette idée de fermer les quartiers sur « eux-mêmes » ?

Lors de réunions à la Mairie, on nous a accusé d’égoïsme, de repli sur soi. Tout le monde souffre de la pollution ou du bruit et personne n’est rassuré à l’idée de laisser ses enfants aller à l’école à pied à cause des risques d’accidents.
Certaines rues de Champigny ont déjà des systèmes dissuasifs, comme la rue Gaston Soufflay devant l’Ecole Georges Politzer, puis Rue Marcel Sembat, alors pourquoi ne pas généraliser ces dispositifs, mais sans forcément investir dans des bornes télescopiques qui rentrent dans la chaussée, ou des barrières ?
Toute notre réflexion part d’une intuition et d’une expérience réalisée à Gand (Belgique) où on a segmenté les quartiers pour favoriser la marche, les transports en commun et le vélo. Cette idée, aussi appelée « superblocks » – ou « super pâté de maisons » si on traduit mais nous préférons des « mini-quartiers »– est très bien décrite dans cet article, et explique comment la ville de Barcelone l’a adoptée (Superilla).
Une belle réponse à ceux qui disent que les peuples « latins » ne sont pas prêts pour ces avancées en faveur des circulations douces…

https://leshorizons.net/2019/11/06/reduire-usage-voiture-ville-exemple-gand/

Principe des « mini-quartiers » :
Les rue des quartiers ne sont plus traversés par des grands axes, mais réorganisées selon un principe de « boucles » qui ne communiquent pas entre elles, sauf à pied, à vélo, en transports en commun.
Autre article sur le sujet :

Même la petite ville américaine de Leonia, dans le New Jersey, a fermé des rues aux non résidents :
Leonia, 9000 habitants, en face de l’Ile de Manhattan à New York a interdit la circulation des non-résidents dans certains quartiers aux heures de pointe le matin et le soir. Ils évitent ainsi que les voitures se déroutent des bouchons aux abords du Pont George Washington Bridge de-et-vers Manhattan, où passe un gros trafic New-York <=> banlieue.
Seuls les automobilistes de Leonia avec un badge de couleur fixé au rétroviseur intérieur ont le droit d’y circuler.

C’est expliqué dans cet article en anglais qui décrit également comment la ville de Los Angeles envisageait de porter plainte contre le logiciel Waze, qui facilite la circulation de transit, au détriment des habitants.

https://www.smartcitiesdive.com/news/los-angeles-councilman-legal-action-waze-traffic-congestion/521679/

Si on veut apaiser notre ville, la rendre vraiment cyclable, sans gros aménagements, rendre aux quartiers leur vocation, d’être des lieux de vie, calme et moins pollués, il faudra passer par cette idée de « superblocks » ou « mini-quartiers », on trouve ça plus joli.

Un exemple de « mini-quartier » à repenser : Le quartier au Sud du Tremblay, le long de l’avenue Jack Gourevitch.

En violet sur la carte, les sens de circulation existants. En vert, les propositions de changements. Avec cette solution, en mettant une partie de la rue Jack Gourevitch à sans unique sur quelques mètres sans pénaliser les entreprises, ni les habitants, ni les activités du Parc du Tremblay, on supprime toute circulation de transit dans cette rue ! La vitesse y est fortement réduite, en créant idéalement des zones de partage à 20km/h ou au moins en zone 30 aux accès au Tremblay.

Premier signal fort :
On ne doit plus pouvoir entrer dans ce quartier en venant du Pont de Nogent ! Ensuite, par le jeu de changement de sens de circulation sur une toute partie du réseau, on casse le phénomène de transit, de raccourci, de contournement ou de « shunt » comme disent les urbanistes.
C’est un exemple de plan, la discussion est ouverte, et vos remarques les bienvenues.

Solidarité entre quartiers :
Nous devons être solidaires et accepter quelques minutes de détours pour rentrer chez soi, ou pour aller dans d’autres quartiers. La circulation de transit, c’est nous qui la créons aussi !
C’est pour ça que nous proposons aussi de ne plus pouvoir entrer « directement » dans le quartier autour de l’avenue A. Briand, en venant de Bry par l’avenue du Général de Gaulle. Ainsi, la Rue Nationale et la rue Destouches ne doivent plus non plus servir de raccourcis, le matin ou le soir :

Autre exemple de « mini-quartier » à repenser : Le quartier du centre « Marché »
Pas facile de changer les habitudes pour ce quartier du centre ville et pourtant, il est très fréquenté par de nombreux véhicules de transit qui tentent de rejoindre la RD4 ou plus loin, Joinville le Pont ou Saint Maur dans l’autre sens. Les habitants des rues Juliette de Wills, Joséphine de Beauharnais, de Verdun, Carnot et les petites rues adjacentes comme les bords de Marne sont très affectés par la circulation.
Là-encore, solution un peu radicale : fermeture des rues de Verdun et Quai Victor Hugo sous les deux ponts de chemin de fer.
Interdiction de continuer dans la rue du marché, en venant de la Rue Joséphine de Beauharnais.

Idéalement, dans un second temps (Etape 2)
Il faudrait interdire totalement de rentrer dans la rue Carnot en venant de Saint Maur. Cela cause des ralentissements à cet endroit, sur tout le pont de Champigny. Sans cette restriction, les véhicules risquent de continuer à emprunter ce chemin pour rejoindre la RD4 par la Rue de Verdun et la rue Juliette de Wills.
A vérifier sur le terrain après la fermeture des voies sous les pont de chemin de fer. Il ne faut pas pénaliser les entreprises comme Air Liquide, IDF Habitat, ni la Guinguette du Martin Pêcheur par exemple.

! Le point qu’il faudra bien expliquer :

Entre la rue Edouard Vaillant et le pont de chemin de fer Rue de Verdun, il y a une trentaine de maisons environ, y compris dans la rue Eugene Brun et l’Ecole d’Arts Plastiques.
Ces 30 résidents – même en comptant 60 voitures – pourraient emprunter la rue de Verdun à contre sens actuel jusqu’à la rue Matteotti. En alternant les stationnements avec des « refuges » pour se croiser, c’est possible.

On pourrait aménager un « demi – tour » devant l’école d’arts plastiques pour permettre aux parents qui déposent des enfants d’en repartir.

Le Quai Victor Hugo sous le pont, et la rue de Verdun sous le pont seraient réservés aux piétons et deux roues.